Benzazoua. S, Mokeddem. M, Bendada. Y, Meguenni.K
Service d’Epidémiologie, CHU Tlemcen
Introduction :
Le diabète de type 1 est une maladie chronique dont la prévalence pédiatrique ne cesse d’augmenter. Outre ses complications métaboliques aiguës (hypoglycémie, acidocétose diabétique), le DT1 est associé à des altérations cognitives subtiles mais persistantes, notamment dans les domaines de la mémoire, de la rapidité cognitive et des fonctions exécutives. Si l’hypoglycémie sévère a longtemps été considérée comme le principal facteur de risque cognitif, des travaux récents soulignent le rôle délétère du l’acidocétose diabétique et de l’hyperglycémie chronique. Cette revue synthétise les données actuelles sur les mécanismes et les conséquences neurocognitives du l’acidocétose diabétique et de l’hyperglycémie chez l’enfant, en identifiant les populations à risque et les pistes d’intervention.
Matériels et méthodes :
Une recherche narrative de la littérature a été menée sur PubMed. Sept articles scientifiques ont été retenus pour explorer le lien potentiel entre les troubles cognitifs et l’acidocétose diabétique ainsi que l’hyperglycémie.
Résultats et Discussion :
Les données convergent vers un impact significatif de l’acidocétose diabétique et de l’hyperglycémie sur la cognition pédiatrique, avec des mécanismes distincts mais synergiques. Le groupe ayant des antécédents d’acidocétose diabétique a obtenu des scores significativement plus faibles en résolution de problèmes et en fonctions exécutives (p = 0,006) par rapport au groupe témoin en bonne santé. L’acidocétose diabétique semble cibler l’hippocampe, altérant la mémoire contextuelle. Elle induit un œdème cytotoxique et une baisse du débit sanguin cérébral, similaires aux lésions d’ischémie-reperfusion. Tandis que l’hyperglycémie chronique affecte des réseaux cérébraux plus étendus. Des études d’IRM ont révélé une réduction du volume hippocampique et des anomalies de la substance blanche chez les enfants avec une acidocétose diabétique. Les garçons et les enfants diagnostiqués précocement sont particulièrement à risque nécessitant une surveillance accrue.
Conclusion :
L’acidocétose diabétique et l’hyperglycémie chronique sont des déterminants majeurs des déficits cognitifs chez les enfants atteints de diabète de type 1. Leur prévention via un contrôle glycémique optimal et une éducation thérapeutique renforcée est essentielle pour préserver la santé cérébrale à long terme. Des recherches futures devraient explorer les mécanismes moléculaires sous-jacents et les stratégies de neuroprotection.
Mots-clés :
Diabète, acidocétose, l’hyperglycémie, cognition, hippocampe.