B. Rekaibi, S. El Khatib, S. El manasrah, N. Boutrid
Service de pédiatrie, EHS EL Eulma, Sétif
Introduction :
Les tachycardies supraventriculaires (TSV) néonatales représente une urgence diagnostic et thérapeutique, souvent à début fœtale. La présentation clinique est variable allant de difficultés alimentaires Jusqu’ à l’insuffisance cardiaque. L’histoire naturelle des TSV est variable selon le mécanisme de la tachycardie et l’âge au diagnostic mais souvent favorable avec une résolution spontanée ou sous traitement antiarythmique avec de rare cas qui nécessite une ablation par cathétérisme.
Matériel et méthodes :
Rapporter quatre cas de tachycardie supraventriculaire néonatale.
Observations :
Ce sont quatre nouveaux nés âgés lors du diagnostic de 12, 14, 28 et 23 jours, repartie en deux filles et deux garçons, admis pour la prise en charge d’un syndrome de défaillance cardiaque avec une tachycardie supérieure à 250 bpm. L’ECG été en faveur d’une tachycardie à QRS fin (TSV) dans tous les cas. Une prise en charge urgente a été faite menant le retour au rythme sinusal comportant les manœuvres vagales, les antiarythmique type amiodarone pour tous les cas, la cardioversion pour ¾ cas et un seul cas qui a nécessité plusieurs cardioversions avec l’ajout des bétabloquants. L’échocardiographie n’a pas objectivé de substrats anatomiques pathologique. Le mécanisme électrophysiopathologique été respectivement en faveur d’une tachycardie atriale chaotique, une tachycardie jonctionnelle par réentrée (WPW) pour deux cas et un foyer atrial ectopique pour le dernier. L’évolution été favorable pour tous les nouveaux nés, qui sont actuellement bien suivi et n’ont pas présenté de récidive.
Discussion :
La tachycardie supraventriculaire (TSV) représente une urgence absolue en néonatologie, avec une attention principale portée sur l’évaluation de la stabilité hémodynamique du patient. Il est essentiel d’évaluer le diagnostic différentiel du mécanisme de tachycardie en fonction de l’enregistrement d’un ECG à 12 dérivations. La prise en charge urgente de la TSV commence par une évaluation de l’état hémodynamique du nouveau-né. Le plus souvent, le nouveau-né est hémodynamiquement stable, ce qui permet de se concentrer sur la cessation de l’épisode actuel de TSV. À cette fin, des manœuvres vagales (glace sur le visage) et l’administration intraveineuse d’adénosine (0,1 à 0,3 mg/kg i.v.) sont utilisées, pour nous en Algérie en l’absence de l’adénosine on utilise l’amiodarone par voie orale. La cardioversion synchronisée est indiquée pour la conversion de la TSV instable. L’utilisation de médicaments antiarythmiques est indiquée pour prévenir de nouveaux épisodes de TSV, tout en anticipant la résolution spontanée du substrat sous-jacent responsable de la TSV (60 à 90 % dans le syndrome de WPW). Le régime de traitement dure généralement 6 à 12 mois avec un retrait progressif de la thérapie.
Conclusion :
La prise en charge de la TSV en pédiatrie comprend un éventail de stratégies adaptées à l’âge du patient et de son état hémodynamique. Une intervention urgente est cruciale chez les patients qui présentent une instabilité hémodynamique, nécessitant souvent une cardioversion, alors que les patients hémodynamiquement stables peuvent bénéficier d’approches non invasives comme les manœuvres vagales ou les traitements pharmacologiques.