Y. BENDADA, M. MOKEDDEM, K. MEGUENNI
Service épidémiologie et médecine préventive
Chu Tlemcen
Introduction :
L’obésité infantile demeure une priorité de santé publique, particulièrement chez les populations vulnérables. Cette revue narrative a pour but d’examiner les stratégies d’intervention les plus prometteuses, en se concentrant sur les approches comportementales, familiales et communautaires, et en intégrant les éléments de la déclaration PRISMA pour une transparence et une reproductibilité accrue.
Méthodologie (selon PRISMA) :
Cette revue inclue des essais contrôlés randomisés, des méta-analyses ainsi que des adaptations communautaires. Les enfants de 6 à 18 ans présentant un surpoids ou une obésité sont la population cible. Les interventions étudiées sont de nature comportementale, nutritionnelle ou physique, et impliquent souvent la famille ou la communauté. Les études ne rapportant pas l’indice de masse corporelle (BMI), le score BMI-z ou le pourcentage de BMI au 95e percentile (%BMIp95), ont été exclues. La stratégie de recherche repose sur une sélection manuelle de cinq études publiées entre 2022 et 2024, axées sur des programmes visant à évaluer l’impact de ces interventions sur la santé des enfants.
Résultats :
L’étude 1, un essai contrôlé pragmatique, compare deux modèles familiaux alignés sur les recommandations AAP 2023, avec des résultats attendus à 12 mois.
L’étude 2, longitudinale sur 11 ans, démontre l’efficacité durable du programme Bright Bodies, avec une réduction mensuelle significative du %BMIp95.
L’étude 3, une revue systématique et méta-analyse centrée sur les enfants issus de minorités, révèle des effets limités sur le BMI mais positifs sur les comorbidités métaboliques, soulignant le rôle des facteurs culturels.
L’étude 4 montre qu’une adaptation communautaire du régime Traffic Light permet une amélioration modeste mais significative du z-score de BMI.
Enfin, l’étude 5 évalue une intervention ciblée auprès des familles hispaniques, révélant une efficacité à court terme sur le BMI-z, mais des effets non maintenus à six mois.
Discussion :
Les cinq études illustrent différentes approches efficaces pour la prévention et le traitement de l’obésité infantile. Les interventions intégrées aux soins primaires, les programmes à forte intensité familiale, et les adaptations communautaires apportent tous des résultats positifs, avec des effets plus notables lorsqu’ils sont prolongés ou personnalisés selon le contexte culturel. Les résultats des méta-analyses montrent aussi la nécessité de ne pas se limiter aux indicateurs anthropométriques, mais de prendre en compte les comorbidités métaboliques.
Conclusion :
Les programmes les plus efficaces semblent combiner des éléments comportementaux, familiaux et environnementaux, en les adaptant aux besoins culturels et logistiques des populations cibles. Cette revue montre l’importance d’une approche personnalisée, soutenue par des preuves empiriques robustes, pour faire face à l’obésité infantile à l’échelle communautaire et systémique.