AZZI Jihane Layla, KASSAMA Mounia, GHESKILI Samah, AOUMRI Fetiha, MANSOUR Ihab
Faculté de médecine Béchar, Université Tahri Mohamed, EHS Mohamed Boudiaf
Introduction :
L’abcès cérébral chez l’enfant est une urgence neurochirurgicale rare, souvent secondaire à une infection ORL ou dentaire non traitée. Son diagnostic repose sur l’imagerie cérébrale, et sa prise en charge nécessite une antibiothérapie adaptée, parfois associée à un geste chirurgical.
Objectifs :
Décrire les modalités diagnostiques et thérapeutiques d’un abcès cérébral chez l’enfant, en insistant sur l’importance du dépistage d’une porte d’entrée infectieuse.
Sujets :
Un patient âgé de 6 ans admis pour un déficit moteur brutal évoquant un accident vasculaire cérébral, dont le diagnostic final est un abcès cérébral secondaire à une carie molaire infectée.
Matériels et Méthodes :
Analyse descriptive d’un cas clinique pris en charge aux urgences médico-chirurgicales pédiatriques, avec revue des données cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques.
Résultats :
Le patient a présenté une hémiparésie gauche brutale, prédominant au membre supérieur. La CRP était positive avec VS légèrement augmentée. L’IRM cérébrale a objectivé un processus liquidien intra-axial fronto-pariétal droit, bien limité, rehaussé en périphérie, sans œdème ni engagement, évoquant un abcès cérébral. Une ponction-aspiration neurochirurgicale a permis d’identifier l’Enterobacter cloacae. Un traitement par Bactrim IV puis oral a été instauré pour une durée de 3 mois, associé à la dexaméthasone. L’évolution a été favorable, avec régression des signes neurologiques. L’imagerie de contrôle a mis en évidence une cavité porencéphalique séquellaire.
Discussion :
L’abcès cérébral peut simuler un AVC de l’enfant. Ce cas souligne l’intérêt de l’IRM dans le diagnostic différentiel des déficits neurologiques aigus. La recherche étiologique a permis d’identifier une carie dentaire molaire comme porte d’entrée. Le traitement précoce, guidé par l’antibiogramme et associé à un geste chirurgical, a permis d’éviter des séquelles neurologiques majeures.
Conclusion :
Toute hémiparésie brutale chez l’enfant doit faire évoquer, en plus des causes vasculaires, une étiologie infectieuse comme l’abcès cérébral. L’origine dentaire ne doit pas être négligée. Une prise en charge rapide permet une amélioration clinique spectaculaire.